samedi 4 février 2012

Vol Londres-Delhi, les gobelins vont y aller à pied!

Petit manifeste personnel à l'encontre de ma phobie de l'avion


Il arrive un moment où une peur devient tellement irrationnelle qu'elle vous pourrit la vie.

C'est mon cas. J'ai peur de l'avion.
Original n'est ce pas?
Certes mais alors il s'agit d'une peur puissance 10, de celle que ressentent les Gobelins à l'approche d'une armée de trolls géants enragés.

Petit apperçu de comment se déroule un vol avec un Gobelin:

Un mois avant la date d'embarquement, le gobelin se met à cauchemarder, il rêve que justement SON avion va subir les pires avaries que l'histoire de l'aéronautique ait jamais connues.
Pour atténuer son angoisse il se met à chercher des signes qui indiquent qu'il reviendra en vie de son excursion aérienne: statistiques, démonstrations, nuages dans le ciel, regroupement de corbeaux!

Pour un peu il ferait appel à un haruspice qui moyennant une somme rondelette pourrait lui permettre de dormir tranquille jusqu'au décollage.

Evidemment legobelin cherche à se rassurer auprès du Z'Hom qui doit essuyer des tempêtes tropicales de larmes à une fréquence proportionnellement exponnentielle à l'approche de la date du dit vol.

Re-évidemment les arguments rationnels du type: "seulement 900 morts pour l'ensemble des vols à l'échelle de la planète" ; "aucun crash sur le trajet Londres Delhi depuis 1973" ou encore "les avions ne tombent pas" n'ont aucun effet sur le gobelin qui se réveille régulièrement après avoir vécu en rêve un pannel intéressant de catastrophes aériennes.
Ma préférée restant le looping arrière au moment du décollage, quoique le piquet vers les eaux noires de l'océan soit pas mal non plus (il n'y a pas d'océan sur la route Londres Delhi!!)

Voilà pour avant.

Ah non j'oublie une chose, la recherche frénétique d'alternative au trajet en avion:

1/ la route: drôlement plus sûr, rien que la Russie, l'Afghanistan, la Pakistan à traverser. Formalités comprises plusieurs semaines de voyage. Risque: maximal, prise d'otage à envisager.

2/ le bateau: il n'y a pas de ligne passager en direction de l'Inde (ça m'aurait plu pourtant j'aurai porté une jolie robe années 20!) donc cargo commercial au confort incertain. Temps de trajet environ 3 semaines. Risque: quelques pirates.

Bref pas moyen d'échapper à l'avion.

Pendant le trajet le gobelin fait preuve d'un courage exemplaire:

Il est conduit à l'aéroport par un proche, le risque de fuite étant maximal à cet instant: peut se terrer des semaines dans les conduits du métro de Paris!

A l'embarquement le gobelin scrute les visages pour démasquer l'éventuel terroriste qui en voudrait à son avion. Il se rassure à la présence de bébés: plus l'avion est plein de bébés moins il a de chance de s'écraser.

L'arrivée de l'équipage: le gobelin étudie attentivement le visage du pilote et copilote à l'affût d'un signe de dépression post divorce indiquant que le dit pilote a l'intention de quitter cette planète avec un maximum de convives pour emmerder Saint Pierre!
En général le gobelin n'a fait que dévisager grossièrement le chef de cabine et un steewart. Entreprise qu'il entretiendra tout le long du vol à l'affu d'une risette du personnel de cabine: sourire étant synonyme de "tout va bien"
Il jette aussi un oeil inquisiteur sur le personnel au sol s'il a la malechance d'être près du hublot, vérifiant qu'aucun technicien étourdi ne laisse la soute ouverte.

Enfin dans l'avion au décollage, à l'attérissage et au moindre frémissement de la carlingue, le gobelin tentera de réciter des notre père qu'il n'a jamais appris dans l'espoir qu'un hypothétique Dieu qui a surement autre chose à faire couve d'un oeil bienveillant l'aéronef et pas pour venir grossir son troupeau d'angelots béats, car de toute façon le gobelin ne sait pas chanter!
Donc on est prié de le faire arriver à bon port, s'il vous plait!

C'est dans ces moments là que le gobelin aimerait avoir la foi, connaître sa date de péremption, il aurait dû avant de partir faire un ou deux sacrifices, on  ne sait jamais Zeus ayant peut être repris du service.

Bref, à cela s'ajoute quelques petites hallucination sensorielles ("on est pas en train de se retourner là? Pourquoi fait-on des loopings?") et le milshake est complet.

Je vous laisse imaginer le sentiment de soulagement qui étreint le gobelin une fois l'atterrisage réussi, il en embrasserait tout l'équipage s'il le pouvait.


Dire que 25% des passagers sont dans ce cas. Pauvres hôtesses!

Allez bon vent et gloire à Saint Xanax!

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